Le nid du troglodyte mignon
Publié le 9 Juin 2014
Depuis quelques années, l'hydrangéa grimpant s'est installé sur la façade de la maison envahissant les fenêtre et bloquant les volets. Un nettoyage était nécessaire mais je voulais lui laisser toute liberté d'envahir les murs car le charme d'une maison enfouie sous la verdure me fait rêver.
En tirant délicatement sur une grosse branche, aidé par une spatule de peintre, car le bougre avait planté sérieusement ses griffes dans la brique, j'ai découvert un nid merveilleusement formé avec quelques belles plumes et duvets, mousses et brindilles. Je trouvais le nid trop frais pour être déjà abandonné. En vitesse, j'ai reculé en me cachant derrière un arbre et j'ai attendu pour voir si je n'avais pas dérangé un habitant ailé.
Un troglodyte mignon est apparu avec quelques brins de mousse dans le bec. Que pouvais-je faire? Son nid était tellement bien caché sous la gouttière. Je l'ai observé sautant d'une branche à l'autre, cherchant dans les moindres recoins sont travail perdu.
Il fallait absolument que je répare mon manque d'observation surtout que l'orage commençait à gronder.
Munie d'un escabeau, je plantais le nid entre trois branches bien solides non loin de son premier repère et retournant dans ma cachette, j'attendais le coeur battant que le troglodyte mignon retrouve sa demeure.
Les minutes furent longues mais le voici revenu. Il ne lui a pas fallu longtemps pour le retrouver. Maintenant je croise les doigts pour que son courage prenne le dessus pour réparer son nid. J'ai ramassé quelques débris et je les ai posé sur une branche voisine comme pour me faire pardonner de mon étourderie.
Le troglodyte mignon a deux périodes de couvaison entre avril et juillet.
Ce qui me chagrine dans cette histoire, c'est que le mâle construit plusieurs nids puis se met à chanter pour attirer la femelle. Lorsque celle-ci trouve un nid qui correspond à ses attentes, elle y dépose quelques plumes. Comme vous pouvez le voir, les plumes ont été déposé. Il y a des jours comme ça ou je me donnerais des claques!
La femelle va déposer de quatre à sept oeufs blancs tachetés de brun dont elle va s'occuper toute seule. Le mâle va l'aider à les nourrir et à les protéger, mais il peut avoir beaucoup de travail s'il choisit d'avoir plusieurs femelles...bien fait!!
Au bout d'une quinzaine de jours, les petits pourront quitter leur nid mais seront encore dépendants de leurs parents encore une quarantaine de jours.
Les troglodytes mignons se nourrissent surtout d'insectes comme les moustiques, les araignées mais aussi les pucerons.
C'est sans doute une des raisons de leurs présences autour de la maison. Surtout en ce moment avec le temps qui ne sait pas ce qu'il veut. Tantôt le soleil, l'orage ou la pluie, faisant sortir en fin de journée les petits escargots qui peuvent servir d'apéritif à ces oiseaux. Je n'en ai jamais vu autant, faisant attention de ne pas marcher sur leur coquille jaune striée de brun.
Ils sont vraiment très drôle à observer car les troglodytes s'agitent beaucoup, sautant au pied des buissons ou sur les pavées pour trouver leur nourriture. Personnellement j'écoute leur chant strident quand ils sautent sur les branches. Si vous voulez aussi les écouter pour les reconnaître plus facilement: Cliquez!
La fragilité des troglodytes mignons se trouve en hiver. Leurs petites tailles ne les aident pas à se défendre contre le froid. C'est à cette période qu'il est possible de les voir se regrouper pour se tenir chaud. Les nichoirs sont aussi utiles pour les protéger.
Si jamais le nid est déserté, je le garderai pour leur donner un abri en décembre.
L'hydrangea grimpant est resté sur le mur. Tant pis pour les volets. Mon impatience m'a joué un vilain tour. Il suffisait d'attendre la fin des couvées. La nature est toujours là pour vous donner de belles leçons!
Merci, aujourd'hui j'ai beaucoup appris!